Ahmed raconte son histoire :
Je suis Ahmed. Après une période derrière les barreaux de taule, je me trouvais sombré dans un vide suffoquant. J'essayai de regagner ma confiance en moi et d'assembler mes forces dispersées. Je pus décrocher un poste dans une société. Mon état s'améliorait de jour en jour. Après un mois et demi, je ressentais des maux de tête, douleurs à l'estomac, des troubles respiratoires, une fatigue inexplicable. Le docteur me rassurait que tout était bien à chaque fois que je lui rendait visite. Au fil des jours, ces symptômes devenaient de plus en plus sérieux.
Un jour, il était jeudi, je passai une soirée en compagnie de mes amis. J'ai dormi, je vis un rêve étrange : un serpent noir anormalement grand me serre fortement. Je crie à tue tête, mais ma voix était inaudible. Je me suis réveillé, le corps humide de sueur , le coeur palpitait de peur et tremblait tout mon corps. Je me calmai, je dois me préparer pour sortir, aller au travail. La porte de mon bureau fut fermée. L'agent de sécurité de la société m'informa que c'était vendredi, un jour de repos. J'étais choqué. Ai-je dormi un jour tout entier ? Impossible ! Ce n'est pas vrai ! Ce n'était nullement mon habitude.
Je revins à la maison, l'esprit perplexe, la tête étourdie et les pieds distabilisés.
Je bus une tasse de café en vue de me réveiller de cet état d'hypnose. Soudain, le téléphone sonna, c'était un de mes amis.
<<Salut, comment vas-tu ?>> me dit-il.
<<Tout va bien, je veux te voir, je veux te parler face à face.>>
<<C'est bizarre ! J'ai passé toute une soirée avec toi.>> me répondit-il sur un ton étonné.
À ce moment, je senti comme si je était frappé par une foudre.
<<As-tu oublié ?>>rétorqua-t-il.
J'essaie d'esquiver la réponse.
<<Non, je prenais des médicaments. Ceux-ci auraient un effet désagréable sur ma mémoire.>> lui dis-je.
La conversation s'est terminée vite.
Je me sentais perdu dans un tourbillon d'illusions, d'idées et d'émotions. Des frappes sèches et fortes sur la porte m'avaient sauvé. Je me suis levé pour ouvrir. Personne à la porte. Je l'ai fermée. En faisant un demi-tour, j'aperçus un ombre se déplacer incroyablement vite vers ma chambre. Je me sentais suffoqué et presque paralysé de peur.
J'ai avalé mes médicaments, puis, je me suis allongé sur le lit en attendant l'appel à la prière. Mon état de santé s'aggravait au cours des jours. Les cauchemars ne cessaient pas de tourmenter mon esprit, déjà faible.
Un jour, j'étais sur le point de plonger dans le sommeil, habituellement cauchemardesque quand j'ai senti une odeur extraordinaire. J'ai vu Sondous (est une reine dans le monde des jinns), elle m'a levé en disant :"Viens avec moi !"
Je me dressait debout, elle posa sa main sur mon épaule gauche. Quelques secondes après, je me trouvai dans un cimetière, très ancien cimetière, tout couvert de feuilles des arbres. Sondous m'ordonna de creuser. Elle m'indiqua l'endroit. Je commençais à creuser sans dire un mot ou savoir pourquoi.
J'ai trouvé un petit sachet contenant des cheveux emmêlés autour d'une feuille froissée.
<<C'est quoi ça ?>> lui dis-je.
<<C'est ton sort.>> me répond-elle.
<<Mon sort !>>
<<Exactement, tu es ensorcelé !>> me dit Sondous tristement.
Sondous me tourna le dos, on dirait qu'elle appelait quelqu'un. Je vis un ombre surgir au milieu des tombes et courir envers nous.
Je n'ai pas pu le distinguer. Sondous lui parlait brièvement. Je pus écouter la conversation, mais la langue m'était incompréhensible.
<<Tu vas partir avec moi.>> me dit-elle fermement.
<<Pourquoi ?>>
Avant de terminer ma question, je me trouvais dans autre lieu, dans sa tente.
<<Tu es ensorcelé>> me dit-elle.
<<Qui a fait cela ?>>
<<Un mauvais oeil>>
<<Qu'est-ce qui est à faire maintenant ?>>
<<J'ai envoyé un serviteur, pour t'informer de toute cette histoire.>>
J'étais si fatigué que mes paupières me tiraillaient vers un sommeil si profond. J'ai dormi sous sa tente.
Elle m'a réveillé, après quatre heures.
Elle me donna un verre contenant un liquide rouge, rouge comme du sang.
<<C'est quoi ce liquide ?>> lui dis-je, l'esprit étonné.
<<C'est un antidote qui affaiblit le sort dans ton corps.>>
Il était sucré, me rappelle de jus de grenades.
En sortant de la tente, on fut devant une route infinie, elle m'indiqua une maison.
<<C'est cette personne qui t'as ensorcelé>> me dit-elle.
<<Que dois-je faire maintenant ?>>
<<Avance ! Ne crains rien !>>
Je suis parti . J'ai frappé à la porte multiples fois. La porte est ouverte. Un vieux homme, laid, redoutable, chargé de chapelets, de bagues et de colliers, vivait dans un noir absolu. Les odeurs de benjoins émanaient de sa maison sombre.
Il m'invita à entrer.
Je fus entré. Il me jetait des regards étranges comme s'il me connait depuis longtemps. Soudain, il s'agenouilla devant moi et se mit à pleurer amèrement. Sondous s'est dressée derrière moi, il l'a vue.
Elle s'approcha de lui. Ils se parlaient de mon sort. Au bout d'un moment, le vieillard s'effondra. Il est mort en un claquement de doigts. Sondous est dotée des pouvoirs inimaginables.
On est sorti de sa demeure. Moi, dans des douleurs insupportables déchirant mon corps, mes pieds ne pouvaient plus m'appuyer. Elle m'a pris entre ses mains, à sa tente. J'ai dormi, une fois réveillé, je ne pus pas voir mon entourage. Suis-je devenu aveugle ?
<<Je ne peux voir>> lui dis-je, la peur dans le ventre.
<<Calme-toi !>> me dit-elle.
Je l'entendis murmurer des paroles qui m'étaient indéchiffrables, on dirait qu'elle parlait à quelqu'un.
Le côté gauche de mon corps était entièrement paralysé.
J'avais l'impression que je perdrais la vie. Je prononçai la Chahada : "Il n'y a de dieu qu'Allah et Mohammed est son prophète". Elle mit sa main sur mon genou. Je pus sentir la bague dans son doigt et la chaleur de son corps. Je pus distinguer des ombres. Je regagnais ma vue de plus en plus. J'était hors de moi.
Hors de la tente, je voyais une foule de créatures amorphes fourmiller autours d'une chose gigantesque.
<<On l'avait trouvé.>> me dit-elle.
<<Qui est-ce ?>>
<<Comment tu te portes maintenant ?>>
À ces moments-ci, je sentais les douleurs quitter mon corps.
<<Je me porte bien>>
<<C'était un elfe. C'était lui qui servit le sort qui t'a tourmenté.>> me dit Sondous.
Elle s'approcha de lui. Il était enchaîné dans le cuivre rouge, entouré de bruit de la foule.
Pour s'assurer de ma guérison, Elle me redonna son antidote rouge, et m'informa que ma fatigue pourrait durer pendant trois mois.
<<Viens avec moi !>>
<<Pour aller où ?>>
Sondous avait deux chevaux, l'un est rouge, l'autre est noir.
Nous montâmes aux chevaux, nous parcourûmes le désert pendant trois heures. Subitement, elle arrêta mon cheval, me banda les yeux et m'avertit fermement de ne pas ôter la bande. Je continuai la route sans rien voir. Mais j'entendis le bruit des foules autour de moi. Sondous se mit à discuter avec quelqu'un de la foule ; les voix s'élevaient et s'abaissaient.
Après un tiers d'heure, on se trouvait à la maison, ma maison. J'essayai de comprendre.
Mes journées terrestres recommençaient. J'allais au travail, l'esprit dispersé.
Un jour, dans mon balcon, Sondous apparut et m'invita à partir. Sans réfléchir, je partis avec elle.
Je me trouvais sur les nuages, au dessus d'une ville. La lune illuminait le ciel. Une pluie légère commençait à tomber. J'adore ce climat, je regardais les nuages, les gouttelettes de pluie caressait mon visage, l'odeur d'une terre invisible arrosait mon esprit, et on se parlait :
<<Que feras-tu si le temps revient en arrière ?>> me demande Sondous, en s'approchant à mon oreille.
<<Je continuerai à vivre cette expérience, malgré les dangers.>> lui dis-je.
<<Je t'accompagne, je ne te quitteras jamais, et je suis en vous.>>
À suivre ...
Histoire réelle racontée par HADER.